Le CO2 artisanal maitrisé.

Le CO₂ Artisanal sous contrôle. - Gérard HUGUENIN

Le CO₂ artisanal, c'est génial. Ce n'est pas cher, c'est facile, mais surtout, c'est terriblement inconstant. Comme moi, vous avez sans doute constaté que la production décroît quasiment d'un facteur 10 en 1 semaine, et l'utilisation d'un bulleur d'air en début de production, là où elle est la plus forte, ne s'avère pas toujours suffisant. Le pH est donc inconstant, ce qui n'est bon ni pour les poissons, ni même pour les plantes.

Partant de ce constat, et des conseils trouvés dans la liasse "CO₂ et recette de cuisine" du 15/06/00 (j'en profite pour saluer Gorak et Benoit Vigouroux), je me suis dit qu'il y avait moyen d'améliorer les choses sans que ce ne soit ni compliqué, ni onéreux (je n'ai pas l'intention d'acheter bouteille, détendeur, et Compagnie). Je vais donc vous faire part de mes essais.

Dans un premier temps, j'ai cherché à savoir qu'elle serait la dose nécessaire, mais suffisante pour "lancer" la production de CO₂. Pour avoir une quantité de levure suffisante, j'ai mis 1 sachet de levure de boulangerie déshydratée/litre d'eau.

• - Avec 10g de sucre/litre, rien ne se passe.
• - A 20g, la production démarre, mais s'estompe au bout de qq. heures. De +, il est difficile de l'entretenir par la suite.
• - A 30g, la production démarre et reste stable pendant 12 heures environ.

J'ai ensuite cherché à savoir qu'elle serait la dose nécessaire à l'entretien du système.

• - A 5g/litre/jour, la production s'arrête en quelques jours (1er essai: 4 jours, 2ème essai: 5 jours).
• - Par contre, à 10 g/litre/jour, la production reste "assez" stable pendant 12 heures, puis décroît, comme l'indique le tableau ci dessous.
• - Au delà de 10g, la production est supérieure, mais dure + de 12 heures (à moins que le mélange ne soit à 30 °C), et elle s'épuise + rapidement.

 

Certes, la production varie en cours de journée, mais cette variation n'entraîne pas de modification au niveau du pH (du moins sur un bac de 160 litres). De plus, la production décroît rapidement après une 12aine d'heures (à 17-20 °C). Si vous ajoutez le sucre le matin, la production sera suffisante pour toute la durée de l'éclairage, et donc de la photosynthèse.
En outre, mes dernières bouteilles, mises en fonction il y a qq. jours, ont été stockées à coté des ballasts (température de 22-25 °C). La production est plus conséquente pendant une 10aine d'heures, mais décroît rapidement ensuite, donc plus harmonieuse dans la répartition jour/nuit. Jusque là, le mélange ne semble pas souffrir de cette température, et la production redémarre dès l'introduction du sucre. Dernière remarque, le mélange tient environ 17 jours soit un total de 30g + 17X10g 200g/l. Voilà une quantité de sucre qui ne m'était pas inconnue :-).

En conclusion :
30g de sucre/litre + 1 sachet de levure déshydratée au départ, puis 10g de sucre/litre chaque matin (1 sucre en morceau 5g). La production de CO₂ est de 1 bulle/seconde/litre pendant 8-10 heures (à 22-25°C) (nécessaire pour le jour), puis chute à 0.5b/s/l (permet de "recharger" l'eau en CO₂ la nuit).
Au bout de 15 jours, renouveler le mélange.

A titre d'exemple pour un bac de 160 l, assez bien planté, avec 2 diffuseurs (type bulleurs d'air), j'ai fait 2 bouteilles d'1/2 litre chacune. Le pH est resté relativement stable (6.5-7), sans aucune variation brutale, et ce pour un KH à 5 et une lumière correcte (25 lumens/litre).

Mise en garde : Pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec la production de CO₂ artisanal, il y a quelques petites choses qu'il vaut mieux savoir avant que de commencer ... afin d'éviter les mauvaises surprises.

- S'il est possible de se borner à ne mettre qu'un tuyau entre la bouteille et le système de diffusion (qui peut être un simple bulleur d'air d'ailleurs), vous constaterez que certains éléments s'avèrent vite bien utiles. Un compte-bulle tout d'abord, qui vous permettra de surveiller votre production (pour ma part, j'en ai bricolé un à partir d'un filtre de perfuseur médical). Ensuite, un robinet qui vous permettant de diffuser votre CO₂ hors du bac (en cas de problème de pH par exemple), sans devoir ouvrir votre bouteille, et passer en mode aérobie (dégradation du sucre beaucoup plus rapide). Enfin, une valve anti-retour (comme celle prévue pour les pompes à air) afin d'éviter les risques de siphonnage.

14 septembre 2000 (Plus d'information sur Le site de l'auteur).
Auteur Gérard HUGUENIN
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